À l'origine prévu pour être réalisé par Steven Spielberg, c'est l'habitué des thrillers D.J. Caruso qui se charge de mettre en scène L'Œil du Mal (sûrement l'un des titres français les plus ridicules qu'il soit). Un an après Paranoïak, le réalisateur retrouve son nouvel acteur fétiche Shia LaBeouf dans une mésaventure trépidante, mouvementée et intelligente. Car des neo-thrillers sous fond de technologies avancées, il y en a eu pas mal ces dernières années mais force est d'admettre que cette fois-ci, la sauce prend immédiatement...
La mise en scène survitaminée, les séquences d'action tout simplement époustouflantes, les dialogues naturels envoyés par une poignée d'acteurs convaincants et autres retournements de situation sont donc mis à profit pour offrir un spectacle haletant qui n'a rien à envier à l'Ennemi d'État de Tony Scott, la sauce fantastique en plus. Shia LaBeouf vieillit, mûrit et devient de plus en plus convaincant, ici aux côtés d'une Michelle Monahan (Mission: Impossible 3) tout en crédibilité, tous deux poursuivis par un Billy Bob Thornton infatigable et une Rosario Dawson malheureusement quasi-inutile.
Certes, l'histoire de cette intelligence artificielle se rebellant contre les siens et faisant tourner en bourrique nos héros reste tirée par les cheveux tandis que le final grand-guignolesque peut prêter à sourire mais dans l'ensemble, le dynamisme sans temps mort et les nombreuses scènes d'adrénaline nous font passer un très agréable moment. D.J. Caruso prouve ainsi qu'il peut nous livrer un vrai blockbuster exaltant de bout en bout amenant à sérieusement réfléchir sur l'avenir de notre technologie. Un spectacle tout ce qu'il y a de plus hollywoodien néanmoins servi sur un brillant plateau d'argent.