Ce monocle est vraiment un personnage cocasse et amusant. Je l'affectionne énormément. A vrai dire, je préfère ce personnage et ses aventures (du moins le détournement qu'en fait Lautner) au célèbre OSS117 (du moins le détournement qu'en fait Hazanavicius). Cela tient fortement de l'humour; j'aime beaucoup le non sens, mais je trouve que le côté discret amené par Lautner est nettement plus efficace que le gros lourd Haz... Ici c'est subtil et raffiné, et j'aime ça.
Le Monocle ne serait pas ce qu'il est sans l'interprétation surréaliste de Meurisse. l'acteur est tout bonnement incroyable, la façon dont il bouge son corps est désoppilante. IL faut également saluer les rôles secondaires et plus particulièrement Maurice Briaud, très drôle dans ce rôle du gars qui a pas de chance. Je suis déçu du remplacement de Marin contre Dalban. Le premier offrait dans le monocle noir, un contraste amusant et efficace par rapport au jeu de Meurisse, tandis que le second tente trop de marcher dans les pas de la star, du coup ça fausse un peu la donne, c'est moins intéressant. Enfin, il reste les Monocle girls (ou monoclettes?), toujours aussi ravissantes (Elga Andersen rempile dans son rôle d'agent infiltré).
La mise en scène est toujours aussi efficace grâce à un découpage très moderne. Malheureusement l'appui sonore a disparu : exit les échanges de coup de feu sur un ton jazzy. Dommage.
Le scénario est ce qui fait le plus défaut au final. Par moment, l'histoire ennuie, car il ne se passe rien de vraiment palpitant (c'est le danger à faire des films d'espionnage, ça peut vite ennuyer le spectateur). Faut dire que le premier film mettait la barre haute avec cette réunion de rescapés nazis dans un vieux chateau. Il y avait aussi la découverte du personnage et son habile déguisement (je pensais qu'il le réemploierai ici). Alors que dans cette suite, nous sommes dans des pays chauds, et les méchants russes impressionnent beaucoup moins. Fort heureusement il reste les dialogues qui sont plus l'oeuvre de Lautner que du roman original. L'auteur se plaît à détourner le sens des mots pour faire rire et ça marche. J'ai beaucoup ri.
Bref, le film doit sa réussite à l'humour qui y est inséré ainsi qu'au jeu des acteurs à peu près tous amusants (Dalban reste drôle, oui, mais moins que Maurin).