C'était un Ingmar Bergman détruit moralement suite à une accusation de fraude fiscale et qui s'était auto-exilé (temporairement !!!) de son pays qui a réalisé ce film, production américano-allemande tournée en anglais et avec des moyens beaucoup plus conséquents que ceux dont il disposait d'habitude.
"L’Oeuf du serpent" est une espèce de thriller, qui se déroule dans l'Allemagne des années 20, une Allemagne rendue totalement exsangue par l'inflation terriblement galopante, minée par la pauvreté la plus sordide et déjà fortement hantée par le spectre du nazisme, dans lequel le réalisateur suédois voulait rendre hommage à l'Expressionnisme, à Fritz Lang et à Kafka.
Il voulait rendre hommage à tellement de choses qu'au final le résultat est plutôt bancal, n'allant jamais véritablement jusqu'au bout de ses pistes. A cela s'ajoute qu'il n'était tellement pas habitué à avoir autant de moyens que cela a pour conséquence qu'il s'était plus concentré sur les décors que sur les personnages, malgré un beau casting pour les jouer.
En conséquence, malgré quelques scènes efficaces,
dont celle des expériences filmées ou encore la fuite du commissariat
, on ressort déçu par cette unique incursion du réalisateur de "Persona" en dehors de son pays.