Ah bon.
C'est donc ça, la nouvelle tendance de la "comédie/drame/thriller" chez Hollywood ? Eh ben ça vole pas haut. Ce qui sauve ce film et me permet de lui filer la moyenne ? Blake Lively. Somptueuse, d'une classe affolante - et presque déprimante lorsqu'on a le malheur de se zyeuter dans le miroir juste après -, elle est de ces actrices au palmarès considéré par beaucoup comme médiocre. Pourtant, loin de se cantonner au rôle de blondasse superficielle, elle incarne ici le seul personnage un tantinet intéressant et surtout consistant de ce film au scénario navrant, il faut bien le dire. Et encore. On nage dans le cliché de la nana plus obsédée par sa carrière que préoccupée par l'éducation de son gosse, qui descend les martinis plus rapidement qu'un cow-boy de saloon sa bouteille de gnôle, et qui habite dans une baraque probablement sponsorisée par Château d'Ax. Okay. Mariée à un pseudo beaugosse raté, la confrontation s'annonce rude avec le principal protagoniste du film : Stéphanie. Incarnée par une Anna Kendrick dont la qualité de jeu demeure largement inférieure à celui de n'importe quel gosse de 10 ans inscrit dans un club de théâtre amateur, j'ai rarement assisté à un spectacle aussi désolant que grotesque la concernant.


Ah vous trouvez que j'exagère ?
D'accord. Eh bien vous m'expliquerez quel scénariste a ingurgité suffisamment de plâtre pour se dire qu'on allait faire d'une mère de famille concon et cucul, incestueuse, opportuniste, connasse, prude façon Bella Swan mais du côté Sookie Stockhouse de la force côté cul, un personnage épique au point de se lancer dans une enquête de disparition qui essaie de mêler l'inquiétante étrangeté de Gone Girl avec la "légèreté" d'un Kiss & Kill. Niveau cohérence, déjà, ça se pose là. À force de vouloir se la jouer plus malin que son spectateur en mode "vous zavé vu on a tro réfléchi vs alé ri1 comprendr o climax mdr", le film se perd en fioritures stupides, absolument pas crédibles, et à la morale particulièrement douteuse. Vraiment ? C'est censé être ça, la nouvelle héroïne du genre ? Parce que faut pas déconner non plus, le film se prend parfaitement au sérieux la moitié du temps. On n'est pas dans une tentative d'afficher ouvertement une anti-héroïne pour innover un peu. Il n'y a qu'à se pencher sur les quelques scènes majeures - et particulièrement bien tournées pour s'apercevoir du quasi-premier degré du projet - , notamment une scène de meurtre glaçante, peut-être le seul vrai moment de cinéma dans tout le film.


Plutôt que de me taper une Anna Kendrick et sa tronche de castor 95% du temps, j'aurais largement préféré voir ce temps d'écran rentabilisé avec plus de Blake Lively et plus d'un pauvre sous-estimé Rupert Friend.
Quant à la fin du film, pensez à vous rincer les yeux à la javel (et les tympans, au cas où, comme moi, vous n'avez pas eu d'autre choix que de regarder le film en VF - mention spéciale au doublage, de pire en pire), sans modération.

Seren_Jager

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