Comme son titre le laisse présager, L'Ombre d'un Doute traite de la thématique du doute, entre deux personnages homonymes : Oncle Charlie (Joseph Cotten) et sa nièce, Charlie (Teresa Wright).
La dualité instaurée entre ces deux personnages est intéressante : outre leurs prénoms similaires, la nièce est admirative et bienveillante, tandis que son oncle est menteur et se sert de sa famille pour sauver sa peau. Ils doutent rapidement l'un de l'autre, la nièce se disant que son oncle lui cache quelque chose, l'oncle soupçonnant la nièce de l'avoir démasqué. Le doute est aussi sujet à la symétrie.
Le film datant de 1942, il a évidemment vieilli au niveau de l'image, des plans (comme les fondus au noir qui closent une scène, comme une tombée de rideau), de la musique (qui est presque omniprésente, comme un souvenir du cinéma muet). Tous ces éléments seraient sans charmes si le film était chiant, or il est palpitant, ce qui fait qu'on a plutôt un regard complaisant envers celui-ci.
A titre personnel, Les Oiseaux m'a paru particulièrement long, j'avais l'impression que le film n'avançait pas. Bien que plus ancien, ce n'est pas le cas de L'Ombre d'un Doute, il s'agit bien d'un thriller, on ne s'y ennuie pas.
C'est dommage, par contre, que le dénouement soit si simple. Nous ne sommes pas encore dans Psychose, dont la fin reste marquante, comme une apothéose. Ici c'est beaucoup plus ordinaire, même si la scène du train reste assez spectaculaire, j'ai stressé et eu peur que cela finisse mal.
Quoi qu'il en soit, regardez ce film comme une antiquité que l'on pourrait voir dans un Musée, avec tout autant de fascination. Il faut juste avoir un peu d'indulgence, et se dire que le film, après tout, a bientôt 80 ans.