Après avoir vu Steamboat Bill Jr et par la même occasion découvert Buster Keaton, j'étais plus qu'enthousiaste à l'idée de voir un nouveau film de ce grand acteur du burlesque, titre qu'il partage avec Charlie Chaplin, et bien force est d'avouer que je suis une nouvelle fois pris par ce personnage si particulier, qui en deux long-métrages à su me conquérir d'avantage que l'homme à la fine moustache et à la canne.
Ici, avec The Cameraman on est servi par une mise en abyme du boulot de cameraman (et un peu de photographe, mais il s'agit du même procédé), c'est-à-dire que E.Sedgwick filme Buster Keaton en train de capturer des images, des scènes.
Le constat est brillant. L'humour n'est pas poussif, mais contrairement à un film de Chaplin, ce n'est pas la force majeure du film. La force majeure, c'est cette empathie qui se crée dès que Keaton apparaît à l'écran. L'homme qui ne rit jamais, dit-on, et c'est bien vrai, mais ça n'a que des avantages. Son personnage est en permanence frustré de ses actions qui ne présentent qu'une bonne volonté, et à chaque fois celle-ci se transforme en déception, le but qu'il s'impose n'étant jamais atteignable. Ce film est une course vers la joie, le bonheur, entravé par la maladresse inconsciente du protagoniste, et c'est ça qui est beau et triste à la fois. S'en suit donc une multitudes de scènes qui représentent cette idée, et c'est un grand succès, parce que ça arrive à être drôle mais à rester juste, je veux dire, on se rend compte quelle personne on est en regardant ça, parce qu'il y a sûrement des gens qui riraient du malheur de Keaton dans le film, alors que pourtant ça ne demande qu'à former une sorte de connivence émotionnelle authentique entre son personnage et le spectateur.
Du coup voilà, c'est encore un très bon film, même si j'ai préféré Steamboat Bill Jr de peu, mais ça ne change rien puisque je me rends compte encore plus que Buster Keaton est un acteur fascinant, et je ne demande qu'à voir d'autres films de lui!