Après le triomphe, en 1961, des "Canons de Navarone", le trio Carl Foreman (scénariste et producteur), Jack Lee Thompson (réalisation) et Grégory Peck est reformé pour monter L’or de McKenna. On ajoute deux acteurs chevronnés ayant accédé récemment au vedettariat : Eli Wallach et Telly Savalas. Pour que, sur l'affiche, ça ait l'air d'une superproduction, on engage aussi quelques anciennes vedettes pour des toutes petites apparitions et une ligne de texte maximum, dont l'ex star EG Robinson. On a droit, à une classique histoire de chasse au trésor, avec des ingrédients traditionnels (chevauchées de quelques indiens, d'une dizaine de soldats, de malfrats, trahisons et romance esquissée). Tout ça en décors naturels, impressionnants mais peu coûteux, et des gros plans sur des transparences très maladroites. La scène finale, qui se veut grandiose, est un peu ridicule, car les éboulements de rochers en carton font sourire, ce qui ne peut que nuire au suspens. Effets spéciaux ratés, plans accélérés très visibles, transparences à l'ancienne, mannequins en mousse projetés dans le vide, se succèdent. Le recours à une voix off pour nous expliquer ce qui se passe et la chanson pathétique par Johnny Halliday (qui se caricature) n'arrangent rien.
Ce film raté, qui arrive quand même en 1968, c'est-à-dire après les Sergio Léone et les westerns américains de la nouvelle école, est présenté en SuperPanavision, ce qui avait accentué ma désolation à l'époque et même lors d'un nouveau visionnage à la télé.
Aujourd'hui, la nostalgie aidant, j'ai pu le regarder de nouveau et, ma foi, comme je m'attendais au pire, j'ai eu un certain plaisir à revoir tous ces morts, tous ces fantômes de mon adolescence.