L'or de MacKenna est l'exemple parfait de western spectacle et même à grand spectacle, disposant de tous les éléments inhérents au genre : grande mise en scène, gros casting, scènes spectaculaires avec clou final très impressionnant... il n'apporte rien de nouveau au genre, mais procure un plaisir immédiat, c'est pourquoi il n'est pas souvent cité dans les anthologies de westerns et qu'il reste assez méconnu. Sur un scénario plutôt banal, Jack Lee Thompson a réalisé un film brillant, récupérant des éléments vus dans le western italien (violence et même nu furtif) sans délaisser chevauchées, batailles et bagarres ayant nourri le western hollywoodien ; mais on voit bien que le western a changé, il a évolué en cette fin d'années 60 et en plus dans le cas présent, c'est un western qui sent l'argent. Il ne faut pas s'en plaindre lorsqu'on a vu trop de petits westerns fauchés aux décors miteux et aux vedettes de sérials de troisième zone, il faut donc goûter allègrement à cette aventure grandiose tournée avec de gros moyens, même s'il faut par moments supporter le jeu un peu chargé de Telly Savalas et de Omar Sharif, ce ne sont là que de minces défauts à côté de la dernière partie du film qui réserve un tremblement de terre final très réussi à l'aide d'un savant raccord de maquettes à grande échelle, une scène qui surprend dans un western et qui n'est pas indigne des films catastrophe qui allaient arriver au début des années 70. Et le western dans tout ça ? il est bien présent rassurez-vous, avec une galerie de personnages pittoresques dominés par un Gregory Peck toujours impassible et un exubérant Omar Sharif, les codes sont respectés, même si c'est parfois un peu bavard, mais Jack Lee Thompson parvient à donner de la vigueur à l'ensemble et se souvient qu'il a réalisé les Canons de Navarone (avec déjà Gregory Peck), bref c'est un western tout à fait honorable et distrayant.