Ce n'est pas la faute d'Elie Chouraqui mais après Le fils de Saul, il est désormais impossible de regarder des scènes supposées avoir eu lieu dans un camp de concentration sans y voir une reconstitution gauche et pour tout dire indécente. L'origine de la violence part d'un sujet ambitieux, celui de la transmission et de la révélation de secrets de famille d'autant plus terribles qu'ils ont à voir avec la Shoah. Au début du film règne une certaine confusion qui se dissipera peu à peu dans une suite pas toujours adroite de dévoilements mélodramatiques, à travers de multiples flashbacks, qui donnent une emphase inutile et un sentiment de trop plein. Malgré tout, on ne peut dénier à Chouraqui une sensibilité poignante et une sincérité à toute épreuve. Stanley Weber met tout son coeur dans un rôle bien écrasant et où il doit affronter un Richard Berry remarquable et un Michel Bouquet impérial : pas facile, mais il s'en sort avec les honneurs. Même si L'origine de la violence est trop chargé et étouffant, il ne mérite pas d'être évacué d'un revers de main, en dépit de ses lourdeurs de narration.