On retrouve dans l'"Ultime razzia" le style sec et nerveux de Kubrick: film de gangsters, porté par une voix off nous guidant dans les allers retours chronologiques du récit jusqu'à un final tragique digne des Pieds Nickelés. Le rythme déjà soutenu au début du film ne fait que s'accélérer, le suspense s'accroît, suspense aimanté par sa galerie de personnages aux parcours antithétiques joués par des acteurs inconnus.
"Tu sais, je me dis souvent que les truands et les artistes ont le même statut aux yeux du public. Malgré toute l'admiration qu'on leur porte, au fond, on souhaite qu'ils se cassent la figure" (réplique de Johnny Clay): Kubrick parle-t-il pour lui même? Oui, par sa narration chronométrée, dont la linéarité du récit est à la fois destructurée, il a pris un risque et produit sa petite révolution dans le cinéma des années 50. Il aurait pu se casser la figure, mais non