La version d'Imamura est un de mes films fétiches, j'étais donc impatient de découvrir la version de Kinoshita, lui qui taxait (apparemment) l’œuvre de son cadet de film porno, la surprise fut grande. Contrairement à la Palme d'or de 1983, le film est réalisé en studio à l'exception de la toute fin. La caméra fluide se déplace à travers les séquences grâce à un changement de lumière, à la disparition d'un décor, d'une toile peinte etc. La mise en scène au millimètre comporte peu de gros plans. Autre différence notable, le film comporte une voix off chantée dans un style traditionnel accompagné par un shamisen. L'aspect théâtral appuyé rend le film envoutant et unique. Kinoshita est un maître et ça se voit. Comme son remake l'histoire est une adaptation de la nouvelle de Shichiro Fukazawa de 1956 que je n'ai pas lu. Quoiqu'il en soit les 2 scénarios sont assez proches, même si bien sûr la version de 1983 (plus longue de 30 mn) abordant frontalement la sexualité est bien plus réaliste et, il me semble, plus émouvante. L'artificialité du film de Kinoshita implique moins le spectateur dans la tragédie qui se joue. Quant à l'interprétation, elle est soutenue dans les 2 films par 2 grands acteurs, Kinuyo Tanaka (la mère en 1958) méconnaissable en vieille femme et Ken Ogata (le fils pour le remake).


Même si la version d'Imamura me touche plus, la version de Kinoshita reste un film unique avec une mise en scène magistrale.

Koreyoshi
8
Écrit par

Créée

le 10 nov. 2022

Critique lue 66 fois

1 j'aime

Koreyoshi

Écrit par

Critique lue 66 fois

1

D'autres avis sur La Ballade de Narayama

La Ballade de Narayama
Koreyoshi
8

Critique de La Ballade de Narayama par Koreyoshi

La version d'Imamura est un de mes films fétiches, j'étais donc impatient de découvrir la version de Kinoshita, lui qui taxait (apparemment) l’œuvre de son cadet de film porno, la surprise fut...

le 10 nov. 2022

1 j'aime

La Ballade de Narayama
LOeil-de-Josse
8

Autre chose...

Ce film a quelque chose.Ce film est autre chose...Les aplats denses et saturés de couleurs primaires, les arrières-plans peints et les objets de décors volontairement factices, la reprise d'artifices...

le 23 janv. 2024

La Ballade de Narayama
SPilgrim
8

Le marionnettiste et ses ficelles

[Mouchoir #34] Il faut revoir le film de Kinoshita pour comprendre à quel point le remake d'Imamura est méticuleusement construit en contre-pied absolu. Ici aucune obsession sexuelle, un parti pris à...

le 26 avr. 2022

Du même critique

A Legend or Was It?
Koreyoshi
8

Critique de A Legend or Was It? par Koreyoshi

L'intro en couleurs montre des agriculteurs dans un paysage montagneux s'entraidant au début des années 60. Rapidement une voix off, nous amène dans le passé, plus précisément à la fin de de Seconde...

le 10 nov. 2022

2 j'aime

Sous les cerisiers en fleurs
Koreyoshi
7

Critique de Sous les cerisiers en fleurs par Koreyoshi

Ce film forme un diptyque avec le précédent Himiko. Là où ce dernier termine, le 20ème siècle, celui-ci commence. Donc, des cerisiers en fleurs pour commencer et les tokyoïtes venus fêter...

le 10 nov. 2022

2 j'aime

Shokei no shima
Koreyoshi
7

Critique de Shokei no shima par Koreyoshi

Un homme revient sur l'île de son enfance où il fut martyrisé dans une maison de redressement. D'emblée on est saisit par la mise en scène visuelle et sonore. Shinoda utilise le cinémascope pour...

le 10 nov. 2022

2 j'aime