Sur le papier, l'histoire a tout pour me plaire ; dans une tribu japonaise du XIXe siècle, une tradition consiste à ce que les gens âgés de 70 ans aillent au sommet d'une montagne pour y mourir. C'est le cas d'une vieille femme, encore très vive, mais qui tient à résoudre ses soucis avant de partir...
Assurément, le film est très beau, porté par l'énergie de cette vieille femme, dans ce village qui fonctionne un peu comme une communauté. Et c'est très bien filmé, avec en prime de superbes plans aériens. Mais, car il y a un mais, j'ai vu le film via l'édition dvd française, et l'image proposée est une honte !
C'est bien simple, l'image est constamment sombre, sans aucun détail, c'est à peine si les scènes de jour se passent en fait de nuit. C'est sur ce désagréable constat, qui m'a gâché le film, que je l'ai quitté le cœur lourd, pas comme la fin de l'histoire, mais j'espère en voir un jour une copie HD pour m'en faire une meilleure opinion.
Quoi qu'il en soit, voilà une très belle Palme d'or, sur un film au fond très humaniste, très naturaliste...
La première critique écrite ci-dessus concernait une première vision du film dans une très mauvaise copie qui a fait que je ne l'avais pas apprécié à sa juste valeur. Depuis, il est sorti en dvd/blu-ray, dans une image superbe, ce qui m'a permis de le réévaluer à la hausse. Donc, cette critique-là est désormais nulle en termes de jugement.
Dans un village japonais de la fin du XIXe siècle, une vieille femme qui approche des 70 ans sent que son heure est venue, et qu'elle va devoir aller finir sa vie au sommet de la montagne Nara. Durant toute une année, elle va vouloir tout régler, son passé, sa famille, avant que son fils n'accepte de l'emmener vers son dernier voyage.
Le film est une magnifique ode à la vie, portée par ses acteurs tous formidables, de la vieille dame interprétée par Sumiko Sakamoto (qui avait alors vingt ans de moins que son personnage), ou Ken Ogata, son fils. En fait, le voyage en lui-même est assez court en comparaison de la durée du film, mais on assiste à toute une (dernière) année dans la vie de cette vieille femme, qui veut faire marier son fils veuf, qui veut que son cadet puisse se dépuceler, et ainsi de suite, en respectant les traditions du village, jusqu'à celle dite de l'ubasete, qui est qu'un enfant emmène son parent dans une dernière demeure. La scène choc du film étant que, cette femme étant encore pimpante et pas vraiment diminuée par l'âge, elle a encore toutes ses dents, et on va la voir à l'image se casser réellement quatre d'entre elles en propulsant sa bouche ouverte contre une pierre ! Rien que le bruit de l'impact fait frisonner...
Il y a quelque d'universel dans ce film au fond très japonais, qui est que les traditions familiales sont et doivent rester, en dépit du fait qu'elles peuvent être dures. D'ailleurs, je suis assez étonné d'y voir autant de scènes de sexe, impliquant notamment Ken Ogata : son frère cadet, que joue Tonpei Hidari, va être si excité de le voir faire cela, va se mettre en tête de se taper ... un chien !
Cette nouvelle vision, dans des conditions décentes, a agi comme une révélation, et je comprends très bien qu'il a eu la Palme d'Or en 1983 au nez et à la barbe de Furyo.