Paper Moon est un hymne à l'enfance perdue, celle vécue par un orphelin en quête de père et d'un jeune escroc, en manque d'amour. Par le road movie, Bogdanovich trouve le rythme parfait pour jouer sur la complicité évidente des deux personnages, à la fois hilarante et touchante. Précurseur de A Perfect World d'Eastwood, le film dispose d'un très beau noir et blanc, et de scènes de poursuite mémorables.
Du regard figé de Ryan O'Neal et de sa propre fille Tatum O'Neal, se dégage une grande leçon d'humanité pleine d'ambiguïté sur l'immoralité de la routine telle qu'envisagée. L'arnaque pour jeu enfantin, un père et fils tel que l'un idéalise l'autre, qu'importe tant que la vie continue. Sur tracteur ou en voiture, ce sont bien les petites péripéties qui font de nous ce que nous sommes au quotidien.