Ce qui frappe en premier quand on évoque ce film, c'est le casting monstrueux ; Charlton Heston, Henry Fonda, Toshiro Mifune, Cliff Robertson, Robert Wagner et plusieurs cameos, dont Robert Mitchum, James Coburn et un jeune Tom Selleck ...n'en jetez plus !
Ça fait partie de ces films que produisait Universal, Tremblement de terre, Le toboggan de la mort ou Un tueur dans la foule, avec un casting composé d'acteurs assez âgés. Bon là, ça peut poser problème de crédibilité, car il était rarissime qu'un homme d'une cinquantaine d'années comme Charlton Heston fut engagé au front, ou Henry Fonda, qui joue l'amiral Nimitz avec 10 ans de plus, quitte à lui blanchir ses cheveux. Mais bon, à cette époque, c'était le Nouvel Hollywood qui faisait la loi, et il fallait bien jouer dans ce qu'on proposait aux acteurs. Cela va jusqu'à la présence de Robert Mitchum, dans un caméo où il reste alité, ne pouvant se battre car il a envie de se gratter !
Outre la bataille de Midway, il est question aussi de l'internement des américains d'origine japonaise, qui donnera lieu à une romance aussi inutile qu'expédiée avec le fils du personnage d'Heston.
Mais si on veut voit un tel film, c'est pour les scènes de guerre, et Jack Smight a eu la bonne idée de pallier des batailles dispendieuses par des archives de combats aériens, où c'est là qu'on voit vraiment les avions, voire même des scènes d'autres films comme Tora Tora Tora. Donc, c'est par défaut spectaculaire, car ce fut la réalité, à tel point qu'à ces moments-là, l'image apparait comme non restaurée, pour garder l'authenticité des archives. Cela ne jure pas trop avec la qualité du film en lui-même, que je trouve très intéressant. Car il évite le manichéisme auquel on pourrait s'attendre, avec des Américains gentils contre les méchants Japonais. Or, ça n'est pas le cas, il y un grand respect des deux côtés, avec des opérations militaires de part et d'autre, mais surtout des hommes qui vivent pour leur patrie, à l'instar de Toshiro Mifune (lui aussi avec des cheveux blancs, et qui est doublé), toujours aussi impérial.
On n'oublie pas la musique de John Williams, composée juste avant cette saga spatiale, et loin d'être un film ô combien patriotique, La bataille de Midway se voit sans soucis, aussi bien par la qualité du casting que par ses combats astucieusement mélangés.