La Bataille de Solférino par Teklow13
Mettre en scène l’hystérie, fabriquer l’énergie, chercher l’épuisement dans la durée d’un plan, la gestion d’un montage, le jeu d’un acteur, la construction spatiale, sonore, tout ça relève pratiquement d’une vraie science. Et tout repose sur une limite extrêmement fragile. Quand c’est réussi, c’est merveilleux, on peut citer Cassavetes, Pialat, Kechiche, mais quand c’est raté c’est atroce.
Il y a ici une volonté de rechercher cette hystérie et à la faire croitre, avant un factice apaisement, à travers la journée d’un couple de trentenaire séparé. En mêlant fiction et documentaire, intime et collectif, la cinéaste tente de retranscrire une facette de la société actuelle. C’est une belle idée, et on ne peut pas retirer au film son énergie….
Le problème, c’est que je ne suis jamais certain de ce qu’elle tente de montrer, ni au niveau du couple, ni au niveau de la société.
Le film réussi le pari d’être insupportable de la première à la dernière seconde. Non seulement car sa construction hystérique ne tient pas, mais surtout car on y filme des personnages qui sont absolument tous cons. C’est un film de cons, où chaque individu est filmé comme un abruti, où tout le monde est antipathique, des rôles principaux au moindre figurant dans la foule (même les gosses, c'est dire ! ). Visage, corps, voix, tout est filmé dans un quasi mépris, et un quasi cynisme.
Et je ne parviens pas à savoir s’il y a là une volonté de montrer que la société d’aujourd’hui est intégralement remplie de cons (la belle affaire), où si le résultat tel qu’il est, l’est de façon plus brute, toujours est-il je n’y vois aucun intérêt.
Reste Macaigne qui est toujours très bien.