La bataille du Rio de la plata, a eu lieu en décembre 1939, dans l'estuaire entre l'Argentine et l'Uruguay. On la considère comme la première grande bataille navale de la seconde guerre mondiale. Elle met au prises un cuirassé de poche teuton qui vient de passer quelques mois à détruire quelques uns de ces navires ravitailleurs dont la Grande-Bretagne a désespérément besoin, et trois croiseurs plus ou moins légers qui ont pu le prendre en chasse.
Le film de Powell et Pressburger propose une reconstitution très soignée de l'événement, en nous faisant découvrir agréablement la vie dans les divers vaisseaux, insistant beaucoup sur tous les détails technique de la vie à bord d'un vaisseau de guerre. Du coup, ça peut intéresser les fanatiques du genre, pour les autres, il risque de manquer à un moment un petit quelque chose pour maintenir l'intérêt plus éveillé que le Pruneau qui, à ma droite, dormait du sommeil du juste.
En fait, si j'ai su garder le regard vif et alerte dont je suis coutumier, c'est grâce à Christopher Lee. En effet, tout le casting un peu prestigieux était déjà passé : Peter Finch en commandant Allemand, Anthony Quayle en chef de l'escadre britannique et même Patrick Macnee jeune en officier briton. Par contre, toujours pas de Christopher Lee, malgré les coups vicieux du réalisateur qui disséminait çà et là les sosies de Peter Cushing pour nous perturber...
J'ai bien fait de rester alerte parce qu'à un moment, c'est assez chouette, on arrive en Uruguay, il y a des néons, des cafés étouffants et l'affaire prend un tour diplomatique assez agréable... Au milieu de tout ça, Christopher Lee joue Manolo, patron de bar plus ou moins proxénète qui porte comme personne le marcel rose et méritait bien que je réveille mon voisin d'un petit coude de pointu dans le gras du bras.
C'est mignon sinon, c'est encore une guerre de gentlemen, c'est un peu propret, d'ailleurs, le final nous épargne le suicide du commandant teuton qui aura lieu la semaine suivante, comme ça, on est content, je crois même que ce sont les "gentils" qui gagnent à la fin...