Ce sentiment de l’été est mitigé. Diane Kurys nous livre une partie de sa vie, celle de ses 13 ans, l’âge de l’entre-deux, plus une petite fille, pas encore une adulte, une adolescente aux vacances gâchées par la probable séparation définitive de ses parents. Elle est témoin de l’émancipation de sa mère, partagée entre son amour pour sa mère et pour son père, lequel débarque à l’improviste, pour rejoindre sa famille, tenter de reconquérir sa femme. Il se montre également incapable de surmonter son machisme, s’y prenant vraiment mal, c’est le moins que l’on puisse dire. Il travaille à son compte et ne peut pas prendre facilement de vacances. De plus, il comprend bien que son couple se fait la malle et en souffre certainement. La scène de la voiture et celle du couple en pleine algarade atteignent l’adolescente en plein coeur. Comment vivre ses premiers émois dans de telles circonstances. Julie Bataille interprète avec justesse cette ado qui trouve une écoute et un soutien auprès de son oncle, joué par l’excellent Jean-Pierre Bacri, un peu l’opposé de Michel (Richard Berry), le mari de Bella (Zabou Breitman), soeur de Léna qu’interprète fort bien Nathalie Baye, en plein chaos, amoureuse d’un amant qu’elle n’a pas forcément envie de suivre au bout du monde. Cependant, la situation est sans appel et sa décision de divorcer, au grand dam de ses deux filles, la plus petite un peu en retrait de tout ce qui se trame.. Joli cadre, merveilleuse Bretagne. Le spectateur est à la fois imprégné de cette déchirure familiale et gagné par la nostalgie d’une époque révolue mais pas si lointaine. La bouche pleine de sable et les yeux plein de larmes. Nostalgie quand tu nous tiens ! Joli film à revoir sur Arte.