Le cinéma lituanien contemporain est bien connu avec Sharunas Bartas, Jonas Mekas ainsi que par des films récents tels que Summer et Miracle. Mais quid de l'époque soviétique ? La belle d'Arunas Zebriunas vient combler cette ignorance de façon éclatante, donnant envie de poursuivre la découverte de ce cinéaste apparemment talentueux. Le scénario de La belle n'est pas particulièrement étoffé mais son charme est immédiat autour de la personnalité et de l'ingénuité d'une fillette stupéfiante de naturel. Cette petite, rendue triste par la remarque d'un nouveau garçon du quartier qui la trouve "laide", nous fait partager ses sentiments avec une sensibilité étonnante. Nous voici devenus malheureux comme les pierres à voir son sourire s'effacer devant la perfidie d'un garnement qui n'a que de la méchanceté à offrir. Le film, très court, est réalisé avec goût et style, nonobstant quelques effets de zoom très à la mode à l'époque (et qui gâchent aussi des Visconti ou des Antonioni de la même période). Reste une interrogation : qu'est devenue la jeune actrice Inga Mickyte qui, semble t-il, n'aurait tourné qu'un autre film ?