Ainsi en est-il d'une phrase prononcée par un vieillard, qui revient sur les lieux de sa maison d'enfance, à une copine d'Inga, "La Belle", qui sait user de son charme quand vient l'heure de danser, dans un jeu éponyme qui consiste à se mettre en cercle et à faire des compliments à celui ou celle qui danse au milieu. Les compliments sont bien trouvés pour des enfants de cet âge, à la poésie insoupçonnée. Inga lit d'ailleurs Les Trois Mousquetaires, qu'on aurait dit pour les plus grands. Ce coin de Paradis avec ses illusions sera troublé par l'arrivée d'un inopportun dans le voisinage, se moquant et affirmant qu'Inga est un laideron. Cette dernière en sera profondément troublée, allant jusque dans un salon de coiffure pour gens aisés, puis, vers la fin du film, qui dure moins d'une heure et quart, en demandant à sa mère si elle est belle. La réponse de la mère est pleine de spleen, elle demande à sa fille si elle-même est belle, puis lui dit : non, je ne suis pas belle, mais même les moches se marient ! Puis Inga ne tarie plus d'éloge sur sa mère, "tes dents brillent comme des perles", etc... Poétique et tendre.