Pas mal du tout, ma foi.
La Femme aux cheveux rouges est vraiment réussi dans son traitement du personnage éponyme, d'abord sympathique par son dynamisme enjoué et sa coquinerie agressive, puis rapidement détestable (et c'est une qualité du film que d'arriver à me faire détester son personnage) lorsque l'on réalise qu'elle n'a peu ou prou aucune once de vergogne et qu'elle séduira les mecs qu'il faudra, quitte à détruire des mariages et des amitiés, pour s'offrir la vie qu'elle désire. Le personnage est en tout cas fascinant, interprété avec un naturel désarmant par la pétillante et gouailleuse Jean Harlow (qui interprétait la même année le rôle de la prostipute Vantine, personnage bien plus sympathique, dans le Red Dust de Victor Fleming). Fascinant parce qu'à la fois irrésistible (ce dont pourront témoigner par moins de... cinq personnages masculins du film) et détestable (par sa toxicité pour absolument tout son entourage). Et tous les mecs du film qui se laissent embobiner... bordel. J'avais juste envie de tous les étrangler, elle et eux. Finalement, les deux seuls personnage du film pour qui j'aurai ressenti de la sympathie jusqu'au bout auront été celui du patron senior (Lewis Stone, très classe) et celui de la femme trompée (Leila Hyams, mignonne comme tout - et infiniment moins vulgos que Jean Harlow).
Quoi qu'il en soit, le film est réussi ; à la fois intriguant, drôle, fripon et révoltant ce qu'il faut et très fluide dans sa narration, si bien que l'heure vingt passe comme une lettre à la poste. Et d'une immoralité assez réjouissante (autant que frustrante - j'aurais quand même bien aimé qu'elle se mange un bon grand retour de bâton dans la gueule) jusqu'au bout. Immoralité qui trouve en quelque sorte son apogée dans l'ultime scène (et même l'ultime plan) du film, assez marrante et insolente. Que William Hays n'approuvait visiblement pas...
Bref, une bonne surprise.