Citation de Henri de Régnier
Suite à une pause de 4 ans après avoir scénarisé des films qui oscillent entre le mauvais et le foirage total, Nicolas Bedos revenait avec sa première réalisation Monsieur & Madame Adelman en 2017 qui créait la surprise en étant une œuvre tout à fait honorable. Et avant de reprendre la folle série des OSS passant après Michel Hazanavicius (sur le coup il va devoir envoyer du lourd car la comparaison va être inévitable) il décide de réaliser un film dont il avait déjà imaginé le scénario quelques années plus tôt: La Belle Époque
Depuis sa sortie, ça fait 4 fois que j'aurai dû voir le film. En effet, il y a deux choses qui me gênent dans La Belle Époque. D'abord ses thèmes (l'amour dans la cinquantaine, la nostalgie et notre rapport vis à vis de celle-ci, le temps qui passe) que je ne connais pas Problème très récurrent dans mes anciennes critiques où je parle d'un sujet que je ne maitrise pas donc je dis beaucoup de bêtises. Là où l'amour et les relations entre les adolescents sont un sujet qui me parle et dont je suis aussi bien acteur que spectateur dans la vie courante. On ne peut pas dire que du haut de mes 15 ans l'amour au fil du temps ou la glorification des années passées soit un sujet que je peux traiter avec aisance. Et bien sur on a aussi le problème que @BestPanther a aimé ce film et me l'a conseillé, et qu'en dire du bien reviendrait à admettre qu'il a bon gout O.O.
On nous narre l'histoire de Victor et Marianne, un vieux couple qui fait face au temps Victor aimerait retrouver un passé ou il se sentait amoureux et heureux alors que Marianne essaie de trouver dans l'avenir un moyen de retrouver les joies et les amours que le temps lui a fait perdre. Ces deux comportements, pas forcément mauvais à la base, vont mener le couple vers la discorde et à une autodestruction inévitable. La mise en scène va, au moment de leur séparation, se séparer en deux exécutions distinctes. D'un coté on a un monde fantasmé avec des couleurs vives, une musique enivrante mais qu'on ne va cessé de briser au travers de plans nous rappelant que ce monde est justement fantasmé et qu'il n'est en rien réel. Et de l'autre on se pause enfin dans le réel, mais à quel prix? Une ambiance lourde à la Black Mirror, un manque de vie consternant dû à l'absence de musiques, une couleur blanche et noir.
Le film va également surprendre par sa fin en ne sauvant pas le couple mais en permettant à Victor et Marianne de clore son passé et en sauvant Antoine et Margot qui restent soudés par l'amour...jusqu'à ce que le temps fasse son travail
On ne retiendra ici de Nicolas Bedos ni sa réalisation parfois intelligente, souvent assez basique ni son scénario qui bien que le plus abouti de tous et grouillant de bonnes idées donne un résultat finalement assez brouillon qui aura par moment du mal à toucher le spectateur. Non, dans le temps on soulignera la justesse avec laquelle il a dirigé ses acteurs qui captent sans problèmes l’intérêt du spectateur sans trop forcer sur l'émotion. Ça fait également plaisir de voir Daniel Auteuil, Fanny Ardant et Guillaume Canet briller quand on voit l'état de leurs carrières actuelles.
Même s'il ne me touche pas beaucoup (normal, je ne suis pas le public visé), je lui reconnais une certaine maîtrise de son sujet qu'il exécute avec des bases très théâtrales. La Belle Époque est de toute évidence un bon film que je recommande vivement à ceux qui veulent voir un grand film français.
Quand on aime la vie, on aime le passé, parce que c'est le présent tel
qu'il a survécu dans la mémoire humaine.
Marguerite Yourcenar