Présenté hors compétition au Festival de Cannes 2019, nous allions avec un peu d’appréhension découvrir le second long-métrage de Nicolas Bedos derrière la caméra. Quelle surprise ! « La Belle Epoque » signe l’une des plus belles comédies populaires françaises de l’année. Daniel Auteuil y joue un sexagénaire désabusé par son temps. Ce dessinateur aime le papier l’authenticité du bon vieux temps. Fanny Ardent est sa femme. Elle a su évoluer avec le présent devenu high-tech et moderne. Cette opposition dans le couple fait que cette dernière ne supporte plus son mari et le met à la porte. Bien que caricaturaux, ces moments d’anti-complicité nos offrent des réparties hilarantes où les jeux de mots s’enchaînent à la seconde. C’est alors que le fils offre un retour en arrière à son père. Son ami a monté une entreprise de reconstitutions historiques permettant aux clients de vivre dans le passé le temps d’une journée. Première et Seconde Guerre Mondiale, Paris des années 20 ou règne de Marie-Antoinette, le personnage d’Auteuil reste terre-à-terre et choisi le 6 mai 1974, jour de sa rencontre avec sa femme. Les équipes sont alors au pied d’œuvre pour reconstituer les décors, les objets, les situations qui ont fait l’histoire de cette journée. C’est Doria Tillier qui va jouer la fausse femme de notre client du jour et la fiction va rapidement se confondre à la réalité. Plus qu’une comédie romantique, « La Belle Epoque » est un hommage nostalgique au passé et une déclaration d’amour à la modernité d’une profession. Les acteurs respirent la sincérité à plein nez et on s’amuse avec passion face à l’énergie de tant de tendresse.