De Bedos, je n'avais vu que Monsieur et Madame Adelman dont la sensibilité m'avait touchée sans pour autant me marquer. Ici, on retrouve ce sensible, cette façon de parler des fragilités de l'humain, de la relation à l'autre, à soi. Servi par des acteurs particulièrement justes, donnant avec subtilité le jeu que l'on aime d'eux (Fanny Ardant et Auteuil) et dont on souhaite encore être surpris. Le film offre un scénario original, certes avec une fin entendue mais qui ne se perd pas pour autant dans l'attendu. Il est question du couple, celui qui s'épuise dans l'habitude au point du mépris, comme de celui qui se craint dans la confrontation par peur de se perdre. Il faut donc jouer le passé de sa vie pour en retrouver le présent, ou se perdre dans un semblant quotidien pour comprendre sa réalité. Pas de romantisme dégoulinant mais une place à l'essence du sentiment, au sens de l'investissement de la vie. Déjà abordé finalement dans M&Mme Adelman. C'est écrit et bien filmé, certainement bien dirigé aussi (Fanny Ardant sans aucune objectivité reste incontournable), sans longueur... Juste dans la douceur d'un moment de cinéma.