• La belle et la bête (Panna a netvor) : Film romantique horrifique tchécoslovaque réalisé par Juraj Herz en 1978.
  • Un marchand veuf et ruiné vit avec ses trois filles. Julie (Zdena Studenková), la cadette demande de lui rapporter une rose. Sur le chemin du village, il s'endort sur son cheval en traversant une forêt enchantée. Il se réveille devant un château inquiétant, peuplé d'étranges créatures et cueille une rose blanche dans le parc où il rencontre un être sanguinaire (Vlastimil Harapes), mi-homme mi-faucon, qui le condamne à mort. Sa seule chance de survie serait qu'une de ses filles se sacrifie, qui devrait accepter de rester prisonnière de la Bête pour l’éternité. Mais le marchand refuse et accepte de mourir.
  • N’écoutant que son courage et sa compassion, Julie décide de sauver la vie de son père en se rendant au château où elle rencontre la Bête. Il veut la tuer, mais sa beauté l'en n'empêche. Bien qu'il lui soit interdit de le voir, elle commence à l'aimer et cet amour le sauve peu à peu de sa malédiction.
  • C'est mon coup de coeur que j'avais envie de mettre en avant et un objet suspendu dans le temps du cinéma gothique tchécoslovaque, un continent oublié.
  • Cette adaptation du conte Français est une histoire qui se prête à de multiples atmosphères et entrées scénaristiques. Le réalisateur a approfondi la cruauté, l'aspect psychopathologique er sexuel de ce conte de fée.
  • Le générique du film nous montre d'entrée de jeu l'expressionnisme gothique avec les figures humaines et animales désossées avec ce fond musical d'orgue. La nature est montrée comme un sanctuaire avec cette absence de couleurs : le gris et le brun sont omniprésents, mis à part le rouge représentant le sang et le vin.
  • Nous pouvons même nous demander si la créature bestiale ressemblant à un rapace aurait pu être prince charmant auparavant. Elle hante d'ailleurs le château par sa présence et son caractère tyrannique. L'amour ressenti pour la jeune femme va transformer cette bête en prince charmant et il va prendre l'apparence dont elle rêve.
  • Le réalisateur explore à travers son film le domaine de l'inconscience, terrain privilégié du cinéma. Julie (la belle) peut enfin valoir son existence de femme et ses désirs.
  • Tout vient du tableau de son père qui le porte tel une croix et un poids sur son dos. La Bête va tomber amoureux de l'image de la femme du portrait.
  • La scène la plus marquante et horrifique du film est celle où la Bête chasse une biche à cheval. La violence réelle subie par cette pauvre biche m'a faite pleurer tellement je trouve ce plan d'une beauté absolue et d'une violence sans nom. Il fait ressortir le côté bestial de ce rapace.
  • Juraj Herz s'est battu longtemps contre la censure. D'ailleurs, les films en costume permettaient à la Tchécoslovaquie de faire passer ses idées politiques à travers des films féeriques.
  • Ce film est un petit bijou d'inventivité et un objet mystérieux baroque, gothique et d'un surréalisme somptueux. Bref, tout ce que j'aime!!!
Lili-Jae
10
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Créée

le 5 juin 2023

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Lili-Jae

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