J'ai vraiment hésité à le voir celui-là... D'habitude l'odeur du film bobo me donne la nausée (à moins d'être d'humeur très conciliante).
Et en effet, La Belle Personne avait de quoi me rebuter, à commencer par ces "ados" qui tiennent un discours d'intellectuels quinquagénaires (rapport à La Princesse de Clèves j'imagine, que je n'ai pas -encore- lu). Pourtant, malgré le parti pris totalement bourgeois et le décalage avec la réalité, j'y ai cru, et je me suis laissée transporter par cette atmosphère dramatique un peu confinée et intemporelle.
Le côté légèrement monochrome du film (la "patte" de C. Honoré), avec des tons et une lumière assez opaques, s'accordent bien à l'état d'esprit des personnages, même si cet aspect un peu terne ne rend pas le film très alléchant au premier abord.
Chez moi, l'intensité du film a pris le dessus, car justement, ce manque de lumière accentue le feu qui brûle en chacun des personnages. Donc, pas besoin de belles couleurs pour apprécier la profondeur de cette histoire.
Je suis complétement rentrée dans le film, dans la peau des protagonistes, j'ai ressenti chaque battement de cœur, chaque frisson. J'ai eu, moi aussi, la gorge serrée et des papillons dans le ventre. J'ai compris leur emballement, leur désir, leur doutes et leurs déceptions. Je suis moi aussi tombée amoureuse de Junie, et de Nemours.
Ça tient à pas grand chose, finalement, l'amour.