Cette adaptation très libre de la princesse de Clève se déroulant dans un lycée parisien au XXI ème siècle ne m'a pas franchement séduite. En effet, beaucoup de choses qui dans le livre paraissent naturelles sonnent faux transposées dans l'aire moderne. Tout n'est pas à jeter, quelques détails ont été correctement adaptés, mais pour quelqu'un qui regarde ce film sans avoir en tête le roman du XVII ème siècle, un bon nombre de scènes semblent absurdes et les dialogues empesés.

Il semble entre autre curieux que de nos jours un professeur d'italien (tout Louis Garrel qu'il soit) puisse avoir des aventures avec ses élèves, presque au vu et au su de tout le monde, sans être inquiété par les instances du lycée. Il semble tout aussi étrange que ce même enseignant tombe aussi passionnément amoureux d'une élève qu'il ne connait absolument pas, après l'avoir vue seulement une fois en cours. Amoureux au point de rompre ses fiançailles d'ailleurs. Plus étonnant encore, au lieu d'essayer de se raisonner en se disant qu'il est le professeur, l'adulte, et qu'il ne peut décemment pas se taper son élève de 16 ans, il la poursuit de son assiduité, sans même qu'elle semble l'encourager. Ainsi, il se confie à un de ses collègues (qui cela dit au passage ne semble pas spécialement choqué par cet amour), se demandant comment il pourrait être aimé d'elle. Et bizarrement, alors que l'enseignant devrait être celui avec les réticences et l'élève, qui elle n'a pas de problème éthique et ne risque rien, celle qui le poursuit, c'est l'inverse qui se produit.

Un autre défaut du film à mon sens est qu'il manque des scènes, l'histoire avance trop rapidement, les personnages tombent amoureux instantanément... Par exemple Junie arrive au lycée, le timide Otto tombe amoureux tout de suite, et malgré sa timidité il se déclare le lendemain à peine et Junie tombe dans ses bras. Ok, mes années lycées ne datent pas d'hier, mais d'après mes souvenirs, ce genre d'histoire prend tout de même un certain temps à s'installer, surtout quand les protagonistes sont les timides de service.

Autre chose, ce personnage d'Otto est parfaitement ridicule. Il se fait mener par le bout du nez par une Junie qui n'est à peu près jamais agréable avec lui et lui parle comme à un chien la moitié du temps, sans aucune raison. La seule fois où elle est à peu près gentille avec lui, elle lui montre ses seins dans la rue, ce qui là encore me semble assez incroyable (bon ce n'est pas vraiment dans la rue mais plutôt dans un coin de la cours du lycée, mais ça ne semble pas très reclus et surtout entouré d'immeubles d'habitation ayant une vue plongeante sur la scène). Et le pauvre Otto subi les sautes d'humeur de sa copine sans mot dire.

Je vais m'arrêter là, mais je pourrais noircir des pages sur tout ce qui m'a semblé ridicule, désuet et mal transposé dans l'époque moderne. C'est d'ailleurs dommage car ça n'est peut être pas mal joué, mais on ne peut s'en rendre vraiment compte car beaucoup de choses semblent excessives à notre époque. La scène finale résume d'ailleurs bien les choses avec Junie qui fait tout un discours sur l'amour qui passe et qu'il vaut mieux ne jamais commencer, discours tout à fait saugrenu dans la bouche d'une jeune fille de 16 ans des temps modernes.
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le 3 août 2014

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