La Belle saison commence son récit de manière classique. Dans les années 70, Delphine tente de s’émanciper en montant à Paris. La jeune paysage rencontre Carole et une histoire nait entre elles. Puis au fur et à mesure que le film avance, la mise en scène prend une tournure qui bouscule nos habitudes. En opposant le milieu rural au milieu urbain, Catherine Corsini impose l’homosexualité avec subtilité. C’est ici qu’arrive Noémie Lvosky dans un rôle qui n’étonne pas mais qui sidère. Femme de payant, élevée dans les traditions, croyantes et mère aimante elle se retrouve face à une situation qu’elle n’aurait jamais imaginé. L’actrice est poignante, car si son rôle est douloureux il est véritablement sincère. Mais La Belle saison, c’est surtout l’histoire de Cécile de France et d’Izïa Higelin. La première se met à nue. A tout juste quarante ans, l’actrice a su dicter un style de naïveté et de maturité mélangée. Moins connue, la seconde incarne la pudeur et la vigueur avec talent. La Belle saison raconte une histoire d’amour, mais aussi la condition des femmes et c’est une réussite.