La Bête
6.3
La Bête

Film de Bertrand Bonello (2023)

En 2044, dans un monde où les émotions sont devenues une menace, l'intelligence artificielle permet de s'en débarrasser mais à une seule condition : les revivre en replongeant dans ses vies antérieures.

Un récit d'anticipation déroutant, mais follement ambitieux. À la fois film d'époque, thriller psychologique, film de science fiction, film d'horreur, drame... La Bête parvient à faire cohabiter ces genres avec beaucoup d'intelligence. C'est également et surtout un beau film sur un amour impossible.

Léa Seydoux est de tous les plans, comme dans l'excellent France, de Bruno Dumont, sans toutefois parvenir à retrouver la même puissance émotionnelle. À l'instar de Marion Cotillard et de sa performance dans Little Girl Blue, elle semble même souvent au bord de l'auto caricature et son interprétation toute en froideur et distance pourrait donner de l'eau au moulin des critiques de ses détracteurs, même si elle prouve une nouvelle fois que les procès en népotisme qui lui sont faits en permanence sont en revanche totalement ineptes.

Mais le plus gros point noir du film est sa longueur. Si Bertrand Bonello nous prouve une fois de plus qu'il est un génie de la mise en scène, il ne parvient malheureusement pas pour autant à accrocher l'attention du spectateur tout au long des 2h26 du film, notamment sur la partie film d'époque, aux scènes dialoguées assez interminables.

La réalisation reprend quelques procédés assez expérimentaux, déjà été mis à l'épreuve à la fin de Nocturama et beaucoup plus largement dans Coma. Par son histoire et par des idées de montage assez déroutantes, la dernière partie du film nous ramènent même au meilleur du cinéma de David Lynch.

Le film se clôt par l'un des génériques de fin les plus originaux jamais vus au cinéma : une simple invitation à scanner un flashcode pour le visionner sur son téléphone ! Un générique incluant, en bonus, le contre champ d'une scène clé de la dernière partie du film. Brillant !

Avec ce film, certes pas facile à appréhender et que beaucoup trouveront peu accessible, Bertrand Bonello rajoute une pierre à l'édifice d'une filmographie exigeante et assez vertigineuse.

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Fenetre_sur_salle
8

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Créée

le 8 févr. 2024

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