Après plus de vingt minutes nous contant les déboires d'Adam et Eve dans une obscurité trop omniprésente (ce qui est parfois pénible), le film commence enfin à devenir intéressant avec les péripéties de Noé et son ambitieux projet d'Arche. Il est cependant étonnant d'y voir entrer des ours polaires et des pingouins, alors que l'action est censée être en pays aride. Il ne faudra pas trop s'arrêter sur ce genre d'incohérence, car le film en est truffé. Vient ensuite l'histoire de la Tour de Babel (pas mal) et enfin celle d'Abraham et de sa progéniture (la moins réussie et pourtant la plus importante du métrage).
Même si on se demande un peu ce qu'Ava Gardner est allée faire dans cette galère, on constate que, à contrario, John Huston himself campe un très bon Noé et s'amuse même beaucoup dans le rôle.
Et pour ceux qui ont daigné opter pour la VF, ils auront peut-être remarqué, non sans un certain plaisir, que l'histoire est racontée en voix-off par la voix française du robot HAL de 2001.
Il résulte de l'adaptation des premiers grands chapitres de La Bible (la Genèse donc) un péplum radicalement austère et minimaliste dans sa mise en scène (Ridley Scott s'en est sûrement un peu inspiré pour ses relectures bibliques) qui déçoit visuellement face à la luxuriance des chefs-d'œuvre du genre tels que Ben-Hur ou Les Dix Commandements. Quant à l'histoire, elle est bien évidemment choral, en passant d'une époque à une autre, ce qui ne permet pas vraiment de s'attacher aux personnages. À voir au moins une fois.