Cette satanée Seconde Guerre Mondiale a bien ennuyé Walt Disney et sa boîte de production. Il a fallu se taper six films à sketches entre Bambi et Cendrillon. La Boîte à Musique fait partie de ces six.
Quatrième film à sketches (troisième de suite) de la firme aux grandes oreilles, La Boîte à Musique est une série de sept courts-métrages plus ou moins réussis, ayant pour sujet central la musique… comme dans Fantasia. Ici, pour être honnête, ce n’est pas uniquement la musique classique, mais aussi la samba ou les standards de Dinah Shore, invitée pour l’occasion. Si certains de ces sketches sont remarquables, comme celui sur l’émergence du swing, celui sur le ballet (absolument magnifique) et bien évidemment celui de Johnny Fedora, la gemme du film, La Boîte à Musique souffre du mal des films à sketches et le prend de plein fouet : le film est si décousu qu’il est impossible de se passionner pour tous les sketches. C’est particulièrement rageant sur ce film car au niveau de la créativité, La Boîte à Musique n’a rien à envier à Fantasia. On y joue avec les ombres, avec les couleurs, on retrouve un peu de cet esprit kaléidoscopique qu’on avait dans Les Trois Caballeros…
Mais rien n’y fait, quand il manque clairement une unité à un film à sketches, difficile de s’accroche de s’accrocher aux branches, aussi solides soient-elles. Il en reste qu’on passe un moment agréable.