Dans le milieu juvénile et un peu snob de Saint-Germain-des-Prés, quatre artistes sont pris en charge par une femme aussi charmante qu'énigmatique, et par ailleurs faussement amnésique. Pour quelles raisons Viviane Romance joue-t-elle la bonniche et la gouvernante de ce ménage de quatre adolescents attardés? On le saura au dénouement, au demeurant décevant et sans surprise.
Le film d'Yves Allégret est une comédie sans prétention, parfois même proche du "nanar", qui s'amuse des aptitudes médiocres de vieux garçons misogynes inconséquents. Entreprise de démythification de la vie de bohème lorsqu'il stigmatise la paresse et les caprices de jeunes artistes, le film résonne parfois, sous couvert d'humour, comme une réaction à une certaine fumisterie artistique et intellectuelle née à Saint-Germain-des-Prés. Mais, le plus souvent, le scénario tutoie l'indigence et ses blagues de potache deviennent vite lassantes et superficielles, d'autant que l'interprétation des comédiens est plutôt médiocre. Le Café de Flore, l'appartement des jeunes gens et un hôtel particulier constituent les seuls décors du film, lequel, par conséquent, relève du genre théatral.