Le cinéma anglais rend hommage à un compatriote méconnu, voire franchement tombé dans l'oubli, un inventeur même pas reconnu de son vivant. Précurseur et, selon la formule consacrée, pionnier du cinéma, William Friese-Greene fut le concepteur d'une caméra enregistrant et projetant des images animées. Il devrait, selon les auteurs, figurer aux côtés des grands initiateurs du cinéma que sont Edison et les frères Lumière.
Cette biographie romancée qui se décline sur le mode du flashback raconte donc l'histoire d'un photographe obnubilé par ses recherches et ruiné par elles. Son oeuvre est cependant polluée ici par des contingences familiales ou sentimentales qui ne sont d'aucun intérêt ni originalité. On est dans l'évocation domestique la plus fade qui soit, le réalisateur s'attachant à donner un caractère romanesque à une vie qui n'eut sans doute rien de si extraordinaire, à en juger par le scénario, tellement terne.
Vieillot, le film de John Boulting rappelle souvent les biographies pesantes et emphatiques de Wilhelm Dieterle ("Pasteur", "Reuter"...), tandis qu'il égraine maladroitement les clichés sur les "grand hommes", ces doux rêveurs au-dessus de la vulgarité de l'existence. C'est plein de bons sentiments mais d'une pauvreté affligeante.
Dans le rôle de Friese-Greene, Robert Donat joue les bons hommes avec un talent limité, tout du moins dépassé.