Au Mexique, en 1982, la crise économique frappe le pays et le mandat de López Portillo touche à sa fin. Sofia, une bourgeoise oisive mariée à un riche industriel Fernando, passe ses journées à écumer les magasins en quêtes de nouvelles robes et de nouveaux produits de beauté. Impactée par la politique économique du voisin américain, l'économie mexicaine "boit la tasse" et, avec elle, de nombreuses entreprises dont celle de Ferrando.
La bonne réputation est un drame mexicain de Alejandra Márquez Abella de 2019.
Consacré en grande partie à filmer le quotidien de son personnage principal, Sofia (Ilse Salas), le film aborde, en filigrane, une tranche de l'histoire économique mexicaine en crise dans les années 80. Certaines entreprises vont se retrouver endettées avec les huissiers sur le perron.
Je me fais tourner la tête, mon manège à moi, c'est moi
Tel un mannequin d'une grande enseigne de produit de beauté, la caméra de la réalisatrice va filmer en long, en large, et en travers les déambulations de Sofia dans les boutiques, "armée" de son chéquier et de sa carte bleue. Lorsque elle n'est pas dans les boutiques, Sofia bavarde avec ses amies, aussi riches qu'elle, joue au tennis ou organise des réceptions dans sa grande maison.
La culture du paraitre, c'est épuisant....
Sofia fait partie de l'élite, elle a donc délégué l'éducation de ses 4 enfants et l'entretien de la maison au petit personnel.
Crise économique, déni et Eczema
La survenance d'une crise économique affectant les entreprises mexicaines va plonger l'entreprise de Fernando dans les difficultés. Limogeant son associé et plongeant dans l'alcoolisme, Fernando sera incapable d'enrayer ses difficultés. Viennent alors pour Sofia les premières déconvenues: Cartes bleues refusées, chèques sans provisions, réflexions du petit personnel payé à la semaine avec des chèques en bois, ce qu'il n'apprécie guère.
Malgré tout, Sofia "flotte" toujours au dessus de la mêlée. Elle est passée du statut de reine du shopping à celui de reine du déni. Il faut dire que Fernando est assez peu pédagogue s'agissant des difficultés de son entreprise et que Sofia s'intéresse peu à la question, l'économie, c'est tellement vulgaire...Orgueilleuse, Sofia prend sur elle et fait comme si de rien n'était. Mais toutes ses amies connaissent ses difficultés et des plaques d'eczema provoquant d'irrépressibles démangeaisons commencent à apparaitre sur son cou.
Au final, La bonne réputation est un un film assez vain et superficiel qui filme "l'atterrissage douloureux et sans airbags" de 2 "héritiers" qui pensaient que leur bonne fortune ne pouvait pas tourner. Au Mexique comme ailleurs, la société est organisée en castes et il n'est pas facile d'en sortir par le haut. En revanche, La bonne réputation nous confirme que l'on peut en sortir pas le bas sans difficultés.
En tant que spectateur, je n'ai pas éprouvé beaucoup de compassion pour son héroine...
Ma note: 4/10