Les contes moraux ce n'est vraiment pas ce que je préfère chez Rohmer, mais celui-là, le premier de tous j'ai adoré. Alors je ne veux pas dire que c'est plus riche que ma nuit chez Maud, que le genou de Claire, etc, mais quel plaisir de voir cette structure connue sous sa forme la plus simple, la plus pure, ici vu que ça ne dure qu'une vingtaine de minutes il n'y a aucun temps mort, tout est concentré sans pour autant qu'il y ait une impression de trop plein. C'est juste épuré comme il faut, un garçon qui aime une fille qu'il croise tous les jours dans la rue et qui lui plaît et qui car elle "disparaît" sans raison va se laisser tenter par une fille qui ne lui plaît pas... comme ça... parce qu'il en a la possibilité. Et ce que je trouve formidable, se sont les réflexions qu'il se fait... j'ai les mêmes... comme lorsqu'il dit (je cite de tête) "que je lui plaise semblait m'aller de soi, mais comment pouvait-elle imaginer qu'elle me plaisait", d'ailleurs lorsqu'il la touche pour l'inviter à sortir avec lui il la tripote, il joue avec sa chair comme l'on jouerait avec un steak... c'est une proie, rien d'autre...
Rohmer retranscrit très bien également ces moments de doutes, ces moments où le héros fait n'importe quoi pour revoir la fille aimée et ceci même si c'est absurde... cette volonté de provoquer la rencontre "fortuite"... C'est aussi gênant que jubilatoire de le voir comme un abruti entrain de faire les cents pas...
Bref c'était formidable.