Un vrai feel good movie, plein de positivité, d'acceptation de l'autre, de bons sentiments avec des personnages attachants et convainquant...
Voila l'ambition du film, la seule, nous vendre des bons sentiments, et le pire c'est que même ça c'est raté..
Finalement la seule réussite du film tient a la grande joie qu'on ressent en voyant le générique de fin, délivrance d'un moment particulièrement pénible et nauséeux.
Comment vous, spectateurs, pouvez vous tolérez d'être à ce point pris pour des cons ?
Louis-Julien Petit ne vous respecte pas, il vous méprise.
Sinon comment expliquez qu'il est à ce point, abandonné toute volonté de représenter le réel, et qu'en plus il vous fasse la leçon et vous explique que la France pourrait accueillir autant de réfugiés/immigrés que possible, et qu'un peu de bonne volonté suffira pour qu'on vive tous heureux et en harmonie.
Cette question de l'accueil des réfugiés est sérieuse, et pose de réelles questions, que le film ne prend même pas la peine d'effleurer, sur la possible intégration difficile, sur les différences culturelles, sur l'emploi...
En faite, le réalisateur refuse de prendre en comte la complexité du monde, et va dès lors nier la souffrance réel, souffrance des immigrés, dont la situation réelle n'est souvent guère enviable, et qui arrive bien souvent dans un pays avec un mode de vie différent, ce qui implique nécessairement des difficultés d'adaptation, des 2 cotés.
Loin de nous l'idée de reprocher à un film de prendre parti, c'est le problème inverse ici.
Il y a de très bons films de propagande, en faveur de tous un tas d'idées parfois totalement opposés entre elles.
Mais ici, le problème n'est pas la, le problème c'est que son film est une abstraction du réel, un réel fantasmé, un réel rêve, un réel irréel.
Dès lors le long métrage ne peut plus se prétendre engagé, comme il le voudrait, car il est par essence un film de bourgeois qui fantasme des problèmes de société auquel il n'est pas confronté et qui pourrait se résoudre presque par magie avec juste un peu de bonne volonté partagé.
Mais encore, le film n'est pas vraiment engagé, et alors me direz vous ?
Est ce que cela en fait un mauvais film ?
Non, pas forcément mais ici, le problème c'est que le réalisateur n'a aucune autre ambition que son engagement, dès lors, le scénario cliché et paresseux, couplé à une réalisation digne d'un mauvais téléfilm où tout doit être répété 24 fois pour le spectateur inattentif, rendent le film particulierement atroce.
Recourir à des acteurs non professionnelles est de plus en plus en vogue, et si cela s'explique parfois par des impératifs techniques (comme dans le dernier Klapisch), cela à parfois pour seul but de restituer plus authentiquement le réel, comme cela était maladroitement fait dans Tropique de la violence, sorti récemment.
Mais ici, c'est un échec cuisant, le réalisateur étant incapable de diriger ses acteurs, ceux-ci sont pour le moins moyen. Quand aux professionnelles, cela n'est guère mieux, Cluzet continue de s'enfermer un peu plus chaque film dans sa propre caricature; et Lamy est particulièrement mauvaise, passant la première moitié du film à tiré une gueule de 8 pieds de long et la deuxième moitié à sourire bêtement, comme pour bien faire comprendre au spectateur bas de plafond qui serait parti fumer une clope qu'elle a changée.
La subtilité bordel.
Prendre un sujet social, qui fait quasiment unanimité ne suffit pas, il s'agirait de travailler un peu aussi afin de propose un film un peu plus profond.
De nombreux réalisateurs sont capables de faire un film social, sans tordre le réel et en profitant aussi un peu pour faire du cinéma, pour véhiculer des émotions, citons par exemple, parmi les réalisateurs francophones, Bruno Dumont, les frères Dardenne, ou encore Abdellatif Kechiche, pas Louis-Julien Petit.