Anthony Mann avait déjà réalisé des films noirs ("La cible humaine" et "Desperate") quand il démarre "La brigade du suicide". Il s'agit, néanmoins, du premier produit pour la firme Eagle Lion. Des agents du fisc infiltrent un réseau de faux monnayeurs. Comme souvent chez Mann, la volonté documentaire, de réalisme est prégnante dès la séquence d'ouverture avec voix off qui présente et commente l'action (mais alourdit un peu la narration). Le film, âpre et violent, ménage de beaux moments de tension, les deux infiltrés évoluant toujours sur la corde raide. Jeux d'ombres et de lumières sublimes, très créatifs, très contrastés confinant parfois à l'expressionnisme réglés par le chef opérateur John Alton : ruelles sombres, tables de jeu éclairées par une seule lampe, saunas brumeux, chambre d'hôtel miteux, laboratoire de développement clandestin. Cet aspect expressionniste est aussi renforcé par l'usage fréquent de gros plans, plongées et de contreplongées.