Lino Ventura est tenu prisonnier par son ex-femme Ingrid Thulin dans une partie de la cave de la maison aménagée tout exprès en cage. Ce huis-clos à deux personnages posent alors deux questions: quels sont les griefs qui ont réduit Hélène à cette extrémité peu commune? Julien trouvera-t-il le moyen de s'échapper?
Pierre Granier-Deferre s'attache surtout à cette première interrogation en dévoilant progressivement l'histoire de ce couple séparé. Rien de spectaculaire dans les motivations et l'état psychologique de l'épouse. Ce qui, en soi, n'est pas plus mal, le sujet gardant un caractère humain et une simplicité qui le détournent de la grandiloquence ou de l'intellectualité.
Le film n'est pas sans quelques conventions et facilités, dans la mise en scène ou dans le scénario, qui alimentent le suspense parfois artificiellement sans toutefois le discréditer. Le réalisateur peut s'appuyer sur deux bons interprètes, sur une Ingrid Thulin fébrile mais sans pathos, sur un Lino Ventura (très bien dans ce rôle inattendu) au jeu authentique et modeste dans la gamme des humeurs d'un captif tour à tour incrédule et excédé. Le spectateur n'a aucun mal à s'identifier au personnage.
Film méconnu et estimable, "La cage" ne mérite certainement pas d'être dédaigné dans la filmographie de Ventura. Son charisme, à lui seul, garantit de ne jamais décrocher.