Les notes sont partagées pour ce film, avec une tendance plutôt basse, et j'avoue que parfois, ce n'est pas très fin certes, c'est du pur Jean Poiret chaussé d'un humour à gros souliers pas toujours très relevé qui se contente de récapituler tous les clichés possibles sur les "folles" telles qu'on les imaginait dans les années 70. S'il n'y avait les performances d'acteurs, ce film serait sans doute une comédie très mineure et sans grand intérêt qui se moque bêtement d'une certaine couche de la population aux moeurs non conformes à la société, à travers un vieux couple d'homosexuels.
Seulement voila, il y a Serrault qui dans un véritable festival de scènes comiques (celle de la biscotte notamment) s'en donne à coeur joie et emporte tout sur son passage, ses facéties sont inoubliables et lui ont même valu le César du meilleur acteur en 1979, et encore dans la pièce sur scène, c'était pire, il en rajoutait des tonnes. Ici, Poiret a préféré céder sa place à Ugo Tognazzi, contrainte aussi de la coproduction franco-italienne, (où l'on trouve aussi une musique de Morricone) mais le tout est réalisé par un Français, Edouard Molinaro qui a transformé quelques scènes et dialogues, et le rôle de Renato qui est adapté à Tognazzi, reste moins démonstratif que celui d'Albin joué par Serrault. Il y a aussi Galabru qui s'invite dans cette cage et qui se livre lui aussi à une scène hilarante. Il faut donc passer au-dela des préjugés et ne voir dans cette comédie culte (qui reste la meilleure, les 2 suites étant vraiment de trop) qu'un film drôlissime et sans prétention.