La Caravane héroïque par raisin_ver
1864, la Confédération a besoin d'or. Vance Irby, capitaine sudiste, se charge de rapporter 5 millions de dollars or de la ville minière de Virginia City.
Un an après le haut en couleur Dodge city, Michael Curtyz et Errol Flynn tournent ensemble un second western, plus posé mais également plus aventureux. On commence d'ailleurs très fort par un voyage en diligence mouvementé, suivez mon regard. La partie à Virginia city est excellente en particulier le passage du saloon, mais la dernière demi-heure servie par des paysages magnifiques et un voyage épique est une réussite. En plus d'un aspect fordien, cette partie permet même de comprendre que le titre français du film n'est pas issue du cerveau malade d'un traducteur fatigué. On a bel et bien droit à une caravane héroïque.
Aux côtés de l'acteur australien, on retrouve le duo Hale - Williams, ce dernier véritable kagemusha du précédent président américain assure avec gourmandise son rôle habituel de dégénéré gaffeur. Randolph Scott compense par une présence assez forte l'absence d'expression de son visage. Miriam Hopkins est toujours aussi belle malgré la poussière et nous gratifie d'un spectacle de chorus girl à se damner ce qui n'est pas un hasard puisque ce fut jadis son métier. Bogart complète le casting dans un de ses rôles pré-Faucon maltais qu'il incarne avec talent rendant son personnage à la fois salopard, ridicule et malfaisant. Un méchant réussi.
Les personnages n'ont pas une envergure exceptionnelle mais se complètent tous très bien ce qui donne une belle osmose à l'ensemble du film et permet à certains passages un peu risqués de bien s'y intégrer et de donner au contraire une cohérence.
Une belle aventure donc, avec un contexte historique qui sait se mettre au service du film sans empiéter sur ses nombreuses qualités.
P.S. Dans mon immense goujaterie, j'ai oublié de mentionner la présence de Ward Bond.