Je ne suis pas un habitué du cinéma d'Almodóvar, je me lancerai donc dans aucune comparaison avec ses autres films (de toute façon, pas sûr que ce soit un axe d'analyse des plus pertinents).
J'ai passé un bon moment devant La Chambre d'à côté, c'est une jolie ode à la sérénité, qui réussit à rendre légère une thématique pour le moins... funèbre. Avec ces couleurs, cette amitié bienveillante et ces extérieurs fleuris aux oiseaux chantonnant, c'est vrai qu'on en oublierait presque la proposition forte posée par le film : accueillir la mort plutôt que l'affronter.
Dans l'ensemble, cette légèreté grandissante tout au long du film contribue à rendre doux et presque anodins ces derniers instants, et je ne doute pas que le film aura eu des effets apaisants pour les angoissés du cercueil. Toutefois, c'est vrai qu'au vu de ce que la thématique permet, autour de cette idée de prendre son destin en main jusqu'à sa propre mort, La Chambre d'à côté est un film relativement lisse, voire faussement rugueux par instants – notamment concernant des sujets de sociétés abordés sans qu'on s'y attarde suffisamment pour que ça ait un quelconque intérêt. Finalement, ce petit côté "la mort comme si ce n'était rien" qui prend de l'ampleur au fur et à mesure du film, il sert le propos du film autant qu'il le dessert. On en tire une sensation d'acceptation et de zénitude qui frôle l'indifférence, condamnant dans le même temps tout espoir de sursaut de vie que le film pourrait tenter d'esquisser.
Malgré cette petite frustration, La Chambre d'à côté ne m'a pas paru long ou ennuyeux. Ça reste une belle expérience et j'espère que vous y trouverez (ou yavez trouvé) l'apaisement contagieux avec lequel j'en suis ressorti.