Après La Chute de la Maison Usher, Roger Corman continue ses adaptations d'œuvres d'Edgar Allan Poe en transposant cette fois-ci très librement à l'écran la nouvelle "Le Puits et le Pendule" qui racontait les déboires d'un prisonnier espagnol dans une pièce où il devait survivre à un pendule se balançant autour de son ventre... Toutefois, La Chambre des Tortures ne fait mention de la fameuse pièce qu'à la toute fin du film et voit son histoire principale totalement modifiée voire inventée...
Nous suivons ici l'enquête d'un jeune homme (John Kerr) dans un mystérieux château afin d'élucider la mort de sa sœur, alors mariée à un inquiétant seigneur (Vincent Price) et dont les raisons du décès sont plus ou moins vaseuses... C'est donc plus face à un film d'épouvante plein de suspense et de suspects potentiels que nous avons droit, le scénario de Richard Matheson jouant sur les nerfs du spectateur par le biais d'une montée crescendo des évènements jusqu'au dénouement final, bien entendu surprenant.
Le mystère enveloppant la soudaine réapparition de cette défunte qui, tel un fantôme que personne n'a réellement vu, hante les recoins du château se voit agrémenté de révélations successives désépaississant le doute et amenant le spectateur dans une courte aventure fantastique tout simplement haletante. Le réalisateur réussit à nous captiver grâce à une mise en scène soignée allant de séquences horrifiques (aujourd'hui vieillottes, certes) à des flashbacks psychédéliques en passant par des scènes d'effroi baignant constamment dans une atmosphère gothique pesante, les décors désespérés constituant le château des Medina étant un parfait lieu pour frémir de plaisir.