Ils sont morts dans leurs bottes
Biopic romancé de la carrière du général George Armstrong Custer, La Charge fantastique marque aussi le début d’une longue et belle collaboration entre un réalisateur aguerri, Raoul Walsh, et le gentleman d’Hollywood, Errol Flynn. En choisissant Flynn pour incarner Custer, le réalisateur a eu l’œil et le bon (blague de très mauvais goût). Il ne se trompa pas non plus en donnant le rôle de la fougueuse Elizabeth Custer à Olivia de Havilland, qui tourne ici son huitième et dernier film avec Flynn. La complicité entre ces deux acteurs crève l’écran et fait plaisir à voir.
Les scènes de bataille sont très bien orchestrées, en particulier la dernière, celle de Little Big Horn. Mais du personnage de Custer, je retiendrai surtout l’élégance et la bonté dans son intimité, ainsi que sa constante désobéissance, son courage et assurance à toute épreuve et son indécrottable caractère de fanfaron. Bref, de l’Errol Flynn tout craché. Il suffit de regarder son arrivée remarquée à l’académie militaire de West Point pour tomber sous le charme de ce personnage haut en couleur. La Charge fantastique ne se focalise pas sur les batailles et les fait d’armes du général Custer, mais sur son caractère, permettant au réalisateur de brosser un portrait complexe et intimiste.
Je reste toutefois sceptique concernant le grand respect que montre Custer envers les Indiens. On est loin de l’image donnée au général par Arthur Penn dans Little Big Man. Apparemment les historiens sont divisés en ce qui concerne la question de Custer et de la bataille de Little Big Horn, ce qui explique ces différentes interprétations du personnage. La pilule de la défaite qui a du mal à passer au pays de l’oncle Sam?
Je conseille ce film à tous les amoureux du cinéma. Par contre je préfère vous prévenir ; je n’ai pas pu m’empêcher de fredonner l’hymne de la 7e cavalerie, Garry Owen, pendant quelques jours (https://www.youtube.com/watch?v=4m7RPjQxjmA)...