Projeté sur le devant de la scène avec l'effroyable "Festen" (dans le bon sens du terme, attention), Thomas Vinterberg n'avait pas franchement réussit à retrouver la même maîtrise, le même engouement. Chose en partie réparée avec "La chasse", film très attendu présenté au festival de Cannes 2012.
Alors que l'on pouvait s'attendre à voir se dérouler devant nos yeux un pur survival, aussi ambigu que nerveux, Vinterberg met les choses au clair dès le début. Son film sera tout en retenue, sans grandes effusions, tout comme son héros décrit comme totalement innocent du début à la fin.
Une fois ces partis pris posés (que l'on acceptera ou pas), le cinéaste va donc s'attarder sur la lente descente aux enfers d'un homme à qui le bénéfice du doute sera tout bonnement refusé face à l'éternelle innocence de l'enfance. Vinterberg observe les comportements d'abord purement humains de ses personnages (on réagirait tous de la même façon dans ce genre de situation) pour laisser éclater ensuite toute la bassesse, toute l'ignorance, toute l'incompétence qui régit le monde de l'adulte, dont la bienveillance peut malheureusement conduire au pire.
Peignant des tableaux absolument magnifiques, Thomas Vinterberg nous tien en haleine du début à la fin jusqu'à un final amer, compensant certaines facilités par une infinie pudeur, offrant à Mads Mikkelsen un de ses plus beaux rôles, le comédien irradiant chaque millimètre carré de la pellicule de sa présence quasi-christique.