Mikkelsen et Mise en Scène grandioses.
Encore un film que je ne devais pas voir. A nouveau, seule une information totalement factuelle, je l'assume, le prix obtenu par Mads Mikkelsen à Cannes m'a convaincue.
Peu habitué au cinéma danois (Vinterberg, Lars von Trier...), je dois avouer que ce film a été comme une décharge électrique. Admiré à la fin d'un dimanche d'une morgue pluvieuse, le chef-d'oeuvre de Vinterberg étonne encore mes pupilles pour ce qui est, selon moi, l'un des meilleurs films de l'année.
Je dois avouer que la perspective de voir un film où apparaissait un semblant de pédophilie ne m'enchantait guère, habitué que nous le sommes aujourd'hui, de la récurrence du thème. Que pouvait-on encore dire ?
Décidé à ne plus paraître obtus et à vous faire découvrir un grand film, j'en viens à ma critique.
Lucas, animateur dans un jardin d'enfant, habite dans une petite ville danoise, c'est un personnage ordinaire qui pratique la chasse et essai de vivre sans son fils dont son ex-femme a la garde.
L'élément déclencheur, que vous pourrez lire dans l'importe quel synopsis, réside dans le jeu d'une petite fille qui, inconsciemment, va provoquer un bouleversement de la situation en affirmant que Lucas a tenté d'abuser d'elle.
Loin de toucher au monde de l'enfance, Vinterberg lui concède toute son innocence, le film est d'une réalité brute, les sentiments s'y mêlent et le rythme emprunté par le film est sans équivoque.
Même si l'on peut lui reprocher son manque d'ambition et le retour, par le réalisateur à un thème déjà abordé dans son oeuvre (Festen), La Chasse est un film sans faille et dont la scène de fin, loin de décevoir, restera dans les annales car elle dresse un plaidoyer contre la belle fin, celle que nous cherchons, celle qui serait, en bien ou en mal, si simple mais si fausse à la fois.