La vérité rentre dans l'oreille des parents
On dit que les enfants sont des êtres innocents. Mais qu’est-ce que cette innocence sinon le manque de connaissance ? Ils ne souhaitent pas le mal, mais peuvent tout de même le causer.
Il peut suffire d’une pensée, entraînant une parole, un mensonge, pour bousculer une vie.
Thomas Vinterberg nous en montre un exemple poignant avec « La chasse ».
Les rumeurs poussent comme des branches, s’élevant à des sommets. Le bois est dur. Les racines, ancrées en chacun. Au milieu de tous ces arbres, l’homme est aux abois.
Les rumeurs sont comme des mouches, volant sans cesse autour de nous, risquant de nous atteindre à chaque instant. Au milieu d’elles, l’homme est mort. C’est ça la mort ; quand les mouches se posent sur nous et qu’on ne peut plus les chasser.
Mads Mikkelsen est parfait dans son rôle. Il nous offre l’incroyable prestation d’un homme qui tente de revenir à la vie.
La chasse… Tandis que la chasse à l’homme se dévoile, c’est la chasse au mensonge qui se désire.
Devant ce film, on ne prend pas son pied, on reste immobile et mal à l’aise, mais satisfait par la puissance des scènes qui se déroulent devant nos yeux. D’autant plus que nous savons, nous avons vu, mais nous sommes spectateurs et ne pouvons pas intervenir. Quoi que nous pensons, quoi que nous souhaitons, nous ne pouvons rien changer, et n’avons pour seule possibilité que d’espérer que la vérité éclate.
C’est en sobriété et en tension que nous suivons le personnage principal pendant presque deux heures. Lui, qui répète à cor et à cri qu’il est innocent. Mais c’est en silence, dans un jeu de regard magistral, que tout va se jouer. Et ainsi se révèle le thème le plus important de ce dur récit : le pardon. Pour quiconque, la rédemption est salvatrice.
Les rumeurs, aussi lourdes soient elles, peuvent disparaître ; leurs conséquences restent gravées à jamais.
Alors que tout semble achevé, la chasse, elle, continue.