Un ingénieur japonais de 31 ans est régulièrement rabroué par ses collègues de travail parce qu'il devrait songer à être en couple afin de se marier et de fonder une famille. Sauf qu'il a un secret : il vit avec une très jeune femme, avec qui il noue une relation d'amour-haine, mais dont cette dernière sait exploiter à son avantage, n'étant pas dupe du charme qu'elle a.


Le titre français est d'une grande vulgarité cela va sans dire, mais quelque part, le récit ferait plutôt penser à du Lolita, mais dans une version bien plus perverse. Car cette femme, incarnée par la très belle Michiyo Ōkusu, vit avec un homme qu'on sent qu'elle n'aime pas, mais dont elle monnaie en quelque sorte son corps, particulièrement en se faisant prendre en photo de manière plus ou moins dénudée, afin qu'elle garde une emprise sur lui et qu'il cède au moindre de ses caprices. Y compris à s'endetter. Pour lui, c'est un moyen de contrôler une femme, et il n'hésite pas à être humilié, notamment à être chevauché à quatre pattes.


On sent donc que c'est une relation assez brutale des deux cotés, toxique même, et c'est ce qui motive Masumura dans une scène qui privilégie les intérieurs et les gros plans, comme s'il n'y avait qu'eux. Mais il y a plusieurs autres moments soit en extérieurs ou dans un dancing, et il y a tout un sous-texte assez intéressant sur le mode de vie à l'occidentale que souhaite prendre le personnage de Shōichi Ozawa, montré comme quelqu'un de faible. Il veut apprendre l'anglais, modèle sa compagne à la façon d'actrices occidentales, Mary Pickford est citée, et elle-même se met à danser un peu à la façon de Brigitte Bardot dans Et dieu créa la femme, de manière sensuelle et provocante.


Malgré ce titre français ridicule, le film est assez fort sur ce qu'un couple peut avoir de néfaste l'un pour l'autre, et personne n'en ressort grandi, jusqu'à la dernière scène où on comprend qu'ils ne peuvent se détacher l'un de l'autre. Pour le meilleur et pour le pire...

Boubakar
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le 19 avr. 2023

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