"There ain't nothin' more powerful than the odor of mendacity !"
Trois ans après la pièce de théatre de Tennesse Williams, c'est Richard Brooks qui s'empare du scénario pour nous offrir ce film en réunissant un Paul Newman qui reste élégant et une Elizabeth Taylor gracieuse. On retrouve ainsi une unité d'action, de temps et de lieu. A la grande déception de Williams, Brooks a du supprimer l'homosexualité sous entendu de Brick qui est pourtant censé être à l'origine même de l'intrigue, même si quelques esprits acérés ont peut être fait une ou deux hypothèses sur ce sujet.
Mais au final, je n'en ai que faire ! Le scénario arrive à en passer outre et à tenir tout de même la route.
[Attention, la suite contient de légers spoils.]
Brick et Maggie forment un couple meurtris, l'un par le dégout de lui même, l'autre par l'ignorance de son mari. On admire l'obstination de Maggie qui brûle de passion pour un mari sombrant dans le whisky, cet amour qu'elle transmet. On sent parfaitement son désarroi face à ses efforts qui restent sans résultats. On essaye, avec elle, à comprendre cet homme séduisant, virile et pourtant non sans fêlures. Et c'est à travers des dialogues justes et riches que les choses sont dites. En parallèle, le couple Cooper et Mae est, à lui tout seul, une satire d'une famille bourgeoise et conservatrice américaine avec leur hypocrisie, leur égoïsme et leur seul intérêt pour l'héritage.
C'est au final à travers et par l'intermédiaire du père de famille joué par Burl Ives que cette famille lave son linge.
Tandis que la première partie du film se penchait plus sur le couple de Brick et Maggie, la deuxième partie du film mentionne plus particulièrement la relation père-fils, où la patriarche fait tombé les masques.
On finit avec un happy-end un peu mièvre mais qui, je l'avoue, m'a pourtant complétement satisfaite.