Alors qu’on pense avoir tout vu de Spielberg (en vrai, c’est faux), on se rend compte qu’il y a quelques téléfilms sur lesquels il s’est fait la main avant de se lancer sur grand écran (Duel ayant eu à posteriori une vie au ciné). Celui-ci est donc le troisième long de Spielberg si l’on compte une réalisation auto-produite quand il n’avait que 17 ans et il fait suite au succès de Duel. Pour la petite histoire, le tournage s’est fait dans un ranch que possède Disney et que l’on retrouve dans un des films Pirates des Caraïbes.
Un couple de citadins profite de la campagne et madame est séduite par une maison à vendre. Ni une ni deux, monsieur achète la casa et la famille s’installe. Très vite, des évènements étranges vont se produire et madame va développer une grosse trouille.
Rien que du très classique dans ce petit film fantastique sans grande prétention. Des personnages étranges, l’isolement, une famille typique, des voix venues de nulle part, on le voit, les ingrédients sont aussi éculés que ceux d’un gâteau au yaourt. On notera peut-être une touche spielberguienne dans le personnage de la mère instable, si l’on en croit le récit semi-autobiographique de The Fabelmans mais pour le reste, la mise en scène est fonctionnelle, à quelques fulgurances près. Il n’y a pas de faux pas et on remarquera quelques jolis mouvements de caméra. À mesure que le trouble de la mère s’affirme, la caméra prend des angles de plus en plus alambiqués. C’est classique mais toujours sympa. Du côté de l’interprétation, rien à redire, le casting est efficace et en particulier Sandy Dennis dont la beauté étrange colle parfaitement au personnage, de même que son extrême expressivité. L’intrigue, de son côté, se déroule sans accroc mais sans grande surprise non plus.
En bref, un petit thriller fantastique honnête mais qui ne fera honneur à personne. Ni désagréable ni captivant, il sera vite vu (1h10) et probablement vite oublié.
>>> La scène qu’on retiendra ? Le pétage de câble de la mère dans le passage végétal. Ça réveille d’une torpeur qui commençait à s’installer.