Archétype du sur-western, connu aussi sous le titre de L'Homme aux abois, qu'on peut classer dans la même catégorie que le Train sifflera 3 fois et 3h10 pour Yuma (le vrai, pas le remake), ce film est un remarquable portrait de pistolero déchu, au seuil de la mort, et broyé par la fatalité et l'oppression du destin, campé par Gregory Peck qui livre une de ses meilleures prestations. C'est un western psychologique d'une sécheresse voulue, où Johnny Ringo est le desperado tragique et las d'affronter ces jeunes godelureaux qui le défient afin de se faire une réputation. Henry King confère à ce thème du tueur usé, prisonnier de sa célébrité, et contraint de toujours tuer pour survivre, une grandeur sereine dans le mythe de l'Ouest qui se meure, car ce n'est plus le western flamboyant à la gloire du vieux Far West, mais une oeuvre amère et désenchantée.