Je suis toujours chagriné quand un film ne répond pas à mes attentes. Surtout quand j’ai lu pas mal de critiques favorables avant de me décider à le regarder. Je suis d’autant plus embêté que je l’aime bien l’ami Charles Bronson. Autant dans ses films à la sauce chorale auxquels il a participé avec succès dans les années 60 que dans les films d’action qu’il a tenu à bout de bras dans les années 70, voire certains des années 80 avec la Cannon. C’est dire. Mais je suis un peu fâché, il faut croire, avec l’année 1970 de Bronson. De la part des copains m’avait passablement ennuyé. Les Baroudeurs m’avait terriblement déçu. Le Passager de la pluie, pas convaincu. Et voilà que cette Cité de la violence me paraît aussi un bien curieux film.
Côté réalisation, cela ne manque pas pourtant pas d’idées. Le film s’ouvre d’ailleurs sur une course-poursuite nerveuse en bagnole très efficace entre une Mustang et une Dodge, sans une seule ligne de dialogue, pour se concentrer sur l’action. La suite décontenance. Dénué de scènes de transition, ponctué de quelques flashbacks, étrangement découpé pour certainement donner du relief à une simple histoire de vengeance, le résultat laisse vraiment perplexe. L’ensemble ressemble à un film de personnages mais ces derniers sont, au final, affreusement creux et parfois totalement insaisissables, à l’image de ceux interprétés par Telly Savallas ou Michel Constantin. L’amour de Charles Bronson pour Jill Ireland (qui lui attire d’ailleurs toujours de sacrés emmerdes, il faut quand même finir par l’avouer) sert de fil rouge. Au milieu du film, alors que tout semble bouclé, l’histoire recommence avec d’autres personnages secondaires et une narration différente sans gagner en clarté.
Le film a du style, soit. Certains plans ont vraiment de la gueule. La musique d’Ennio Morricone sonne bien, d’accord. Mais, personnellement, je ne marche pas dans ce genre de film qui fonctionne sur un faux rythme. L’action, après une mise en bouche fracassante, est réduite à sa portion congrue. La tension paraît toujours artificielle. Les rebondissements attendus et pourtant présentés comme renversants. Les personnages insaisissables, qui ne cessent de laisser dubitatif plutôt que d'inspirer une vériatble curiosité, finissent par agacer. Un drôle de film qui ne m’a vraiment pas convaincu en dépit d’acteurs pour qui j’ai une réelle affection.